Agnès Ledig est née en 1972 à Strasbourg de parents instituteurs. Tombée dans les livres quand elle était petite, elle engage cependant des études scientifiques : un diplôme universitaire d’agronomie à Perpignan puis une spécialisation en production laitière en Normandie où elle travaille quelques années, lui laissant le temps d’y rencontrer son futur conjoint.
De retour en Alsace avec deux enfants dans les bagages, elle décide d’intégrer l’école de sages-femmes de Strasbourg, pour « prendre soin » des autres – son verbe de vie. Elle publie son premier roman, Marie d’en haut, chez Les nouveaux auteurs, en 2012 et décroche le coup de cœur des lectrices du prix Femme Actuelle. C’est alors que la maison d’édition Albin Michel la contacte pour publier son deuxième roman, Juste avant le bonheur, qui, sans être autobiographique, aborde le thème du deuil d’un enfant et est élu « Prix maison de la presse 2013 ».
Ce titre connaît un succès fulgurant – plus de 500 000 exemplaires vendus à ce jour.
En 2014 sort Pars avec lui, toujours chez Albin Michel, abordant le thème des violences conjugales, directement puisé de son expérience professionnelle de sage-femme libérale, activité qu’elle cesse d’exercer en 2015 pour se consacrer pleinement à l’écriture.
En 2016 est publié On regrettera plus tard, qui fait la part belle à la région alsacienne, suivi en 2017 par De tes nouvelles, qui poursuit l’histoire de ces personnages. Dans le murmure des feuilles qui dansent est son dernier roman publié aux éditions Albin Michel en mars 2018.
Elle signe durant cette période deux albums chez Albin Michel jeunesse avec Frédéric Pillot, Le Petit Arbre qui voulait devenir un nuage (2017) et Le Cimetière des mots doux (2019).
En février 2020 Agnès publie Se le dire enfin, qui se déroule dans la région de Brocéliande, chez son nouvel éditeur, Flammarion. Suivront la série des Mazette (deux volumes) avec son illustrateur fétiche Frédéric Pillot publiée au Père Castor ; un inédit audio Compter les couleurs (publié en version papier en octobre 2021 chez son éditeur poche J’ai Lu) puis La Toute Petite Reine (Flammarion, 2021) et le projet XXL du Petit Poucet, toujours avec Frédéric Pillot, paru dans le cadre des 90 ans du Père Castor.
Un abri de fortune, sorti en février 2023 signe son grand retour chez son éditeur historique Albin Michel. L’action se déroule dans sa région de cœur, les Vosges, où elle réside désormais. Agnès Ledig y aborde des thèmes qui la touchent particulièrement : la résilience, la violence faite aux femmes, le féminin sacré tout en interrogeant notre rapport actuel à la nature et notre place dans un écosystème malmené par les hommes.
Chaque histoire constitue une rencontre entre des êtres sensibles que la vie n’a pas épargnés mais qui se font la courte échelle pour remonter ensemble vers la lumière de l’espoir. Ainsi, après avoir été très présent dans son métier médical, son verbe de vie, « prendre soin », s’inscrit désormais dans une dimension littéraire.
Elle s’intéresse particulièrement au thème des enfants à haut potentiel, sujet qu’elle connaît pour avoir été elle-même précoce et hypersensible et avoir eu trois enfants dans cette situation.
Et parce que la poésie tient une grande place dans sa sensibilité, elle écrit également des textes de chansons, et des poèmes, pour raconter des histoires autrement, et toucher les cœurs en musique.
Agnès Ledig aime rire et écrire en rimes, se promener dans la nature, à laquelle elle fait une place de choix dans ses livres, mais aussi créer de ses mains – poterie, couture, crochet, piano, jardinage. Sa curiosité et son envie d’apprendre sont insatiables et elle rêve, entre autre, d’apprendre un jour la langue des signes.Toujours, elle garde en tête de faire sa part pour améliorer la douceur de vivre autour d’elle, en faisant de son mieux dans le respect et la bienveillance.
Agnès est également devenue, en novembre 2018, Ambassadonneuse auprès de l’Etablissement Français du Sang afin de promouvoir le don de sang au près du grand public.
En 2021 elle est nommée au titre du Ministère de la culture au grade de chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur.
Sic itur ad astra.
« C’est ainsi que l’on s’élève vers les étoiles. »
Agnès Ledig est traduite en 19 langues
Un abri de fortune, Albin Michel, février 2023
Aperto :
«Trouver le moyen de s’échapper est devenu son obsession.
Pour ne pas devenir fou.
Se lever chaque matin et se retrouver confronté à la même routine lui coûte l’énergie d’une journée entière. Parfois de deux. Il a beau essayer de changer quelques menus détails pour la rompre, elle revient, encore plus pesante. La promenade, les repas, la salle de sport. Les émissions de télé idiotes que ses voisins lui infligent en bruit de fond continu.
Même le temps passe sans lui.
Il ne veut plus vivre un nouvel été dans cette canicule de béton qui échauffe les esprits aussi vite que l’asphalte. Les quatre premiers ont été terribles.
Jamais il n’a été si fébrile en attendant le rendez-vous avec Mme Metzger. Lors du précédent, elle lui a laissé espérer qu’une piste se dessinait pour lui, qu’elle aurait la réponse prochainement.
Aujourd’hui.
Quitter cet endroit pour ne pas mourir.
Et dire que certains préfèrent rester au prétexte qu’ils n’entrent plus dans aucune case. Qu’aucune autre struc-ture n’est adaptée à eux. Ou l’inverse. Peu importe. Le décalage avec le reste du monde est devenu un infranchissable canyon.
Rémy s’accommodera de la société que les autres rejettent. Quitte à la rejoindre en équilibre sur un fil tendu au-dessus du vide. Il connaît le vertige, il n’en a pas peur. Il est déjà tombé. Autant prendre le risque de dégringoler une deuxième fois. Du moment qu’il peut voir un peu de beauté dans sa chute. Des arbres, des ruisseaux, la nature dont il n’avait jamais été coupé jusque-là et qui lui manque terriblement, comme on manque d’oxygène au point de suffoquer. »
Quatrième :
« Avec un peu d’amour, on fait de grandes choses.
En deux années, mes voisins ont transformé cette bâtisse vosgienne à l’abandon en refuge.
Du haut de mon banc et de mon grand âge, je viens chaque jour guetter les changements.
Les trois premiers locataires sont aussi cabossés que moi. Un homme qui se remet d’un geste irréparable, une gamine fragile comme un moineau et une femme camouflant la misère sous sa légèreté. Je savais qu’au contact des arbres, des bêtes et du jardin, ils allaient oublier leurs peines et s’offrir un nouveau destin.
Quand ils ont fait cette découverte dans les taillis et qu’ils se sont mis à remuer le passé, je me suis demandé jusqu’où tout ça allait les mener.
Eh bien, vous allez être sacrément surpris… »
Jean
Installée en lisière de forêt, Agnès Ledig puise son inspiration dans la biodiversité, convaincue des bienfaits de la nature sur les émotions humaines.
Avec la sensibilité qui confère à son écriture une force rare, elle nous invite ici à revenir aux sources du vivant.
Actualités
Sortie simultanée en février 2023 de la version poche de La Toute Petite Reine chez J’ai Lu.
Voir l’animation ici.
Sortie en octobre 2022 de la version collector deux-en-un Se le dire enfin suivi de Compter les couleurs chez J’ai Lu !
Photo : Geraldine Aresteanu